24 sept. 2011

Svastika ou croix gammée


Depuis des millénaires, le symbole graphique que l’on appelle la croix gammée est utilisé sur tous les continents. Là où certains n’y voyaient qu’un élément décoratif, d’autres y donnaient du sens, c’est certainement le cas de l’hindouisme dans lequel il a été et est toujours très utilisé. Dans cette religion, il est connu sous le nom de स्वस्तिक /svastika/ un mot sanskrit qui signifie « de bon augure ». La première partie du mot provient du sanskrit सु /su/ « bon », lui-même issu de l’indo-européen /(e)su/ « bon » qui a aussi donné le grec eu- que l’on retrouve dans le français évangile « bonne nouvelle », eucharistie « action de grâce » ou Euphrate. La deuxième partie, /esti/ « être » est de la même origine que l’espagnol esta ou le français est, suffixée du diminutif /ka/.

Ce symbole de bonheur et de chance a été détourné de son sens par les idéologues du parti Nazi allemand en référence à la pseudo origine aryenne des peuples germaniques. Ce svastika dont les branches tournent vers la droite a pris le nom de croix gammée, croix composée de la lettre grecque Γ gamma. Bien avant les Nazis, le svastika a été emprunté par les Jaïns et les Bouddhistes par lesquels il a essaimé dans différents pays d’Asie. On le retrouve aussi bien au Japon qu’en Corée ou en Chine. Ici comme en Inde, il peut avoir les branches tournées vers la droite ou vers la gauche. Dans ce cas il porte le nom de sauvastika. Suivant les pays et les époques, il a pris différentes significations plus ou moins heureuses et le sauvastika est devenu synonyme en chinois de « dizaine de milliers, millions ». Il est à ce titre l’équivalent du sinogramme () wàn que l’on retrouve dans le mot japonais banzaï. Etant donné la popularité de ces deux signes dans toute l’Asie, il y fort à parier que leur retour en Occident finira par se débarrasser de l’image par trop négative que la Deuxième Guerre mondiale leur a laissée.

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