Avant
d’être un intermédiaire louche mouillé dans des affaires politiques et
financières du précédent gouvernement, Ziad Takieddine est un Libanais de la
communauté ismaélienne druze. Son patronyme provient de deux mots arabes qui
signifient « vertu de la religion ». Le mot « religion » a
déjà été traité ici et le mot تقي /taqī/ écouter « crainte
(de Dieu), dévot, pieux ». Ce nom تقی الدين /taqī
ad-dīn/
est présent sous forme de prénom ou de nom de famille en Syrie et au Liban,
pays duquel Takieddine Solh fut d’ailleurs premier ministre. On trouve aussi,
né entre l’Egypte et la Syrie un astronome du 16ème siècle du nom de
Taqi al-Din Mohammed ibn Ma'ruf al-Shami al-Asadi. Très réputé, il devint l’astronome
attaché d’un sultan ottoman et il est à l’origine d’un des plus grands
observatoires de l’époque.
On
trouve par ailleurs un dérivé du mot تقي /taqī/ écouter dans
l’arabe تقیة /taqīah/ qui signifie « crainte
(de Dieu), piété, vertu » mais surtout par analogie « dissimulation ».
La taqiya est dans l’islam une mesure qui permet aux musulmans de dissimuler leur
pratique ou leur foi pour des raisons de sécurité. La taqiya a été utilisée par
les marranes d’Espagne ou les chiites du Moyen-Orient, notamment les Druzes.
On
retrouve encore le mot تقي /taqī/ dans plusieurs
toponymes iraniens tels que Taqiabad,
Taqi
Dizaj ou Emam Taqi.
Pour une lecture moderne et politique de la taqiya, voir Alain Gresh ici.