L’effervescence
française lors des débats concernant le mariage pour (presque) tous nous permet
de rebondir sur quelques mots d’origine orientale. Parmi eux on trouve le mot gouine.
Il
y a quelques siècles, la gouine était une femme de mauvaise vie, une prostituée
dont le nom trouve son origine dans le féminin du normand gouain « salaud » qui lui serait plutôt l’habitué du
bordel. Même si on trouve plusieurs hypothèses (l’anglais queen ou l’arabe goule)
quand à l’origine de ces deux mots, le dictionnaire de l’académie a retenu l’étymon
goyim, pluriel de l’hébreu goy. Le mot גוי /goy/
qui
signifie « nation » dans le sens de « pays, Etat » est
utilisé non seulement en référence au peuple juif (גוי גדול /goy gadol/
« le grand peuple »,גוי קדוש
/goy qadoš/
« le
peuple sacré ») mais surtout pour désigner le non-juif, le goy. Ce n’est
que lors des deux derniers siècles que le mot gouine en est venu à qualifier l’homosexuelle
femme. Certains voient aussi dans le mot goy l’étymon du français goujat…
On
a aussi longtemps utilisé le mot bougresse
pour désigner de façon péjorative les lesbiennes. Comme son masculin bougre et ses dérivés bigre, bigrement, bougrement, rabougri
il tient son origine de l’ethnonyme « Bulgare ». Depuis 1172 au moins
les Bulgares sont associés aux hérétiques, aux personnes aux mœurs mauvaises,
sodomites et homosexuels notamment parce qu’adeptes d’une communauté chrétienne
hétérodoxe : les Bogomiles.
Au
monde homosexuel le français a longtemps associé l’utilisation du godemichet. Ce mot provient lui du nom
du cuir qui entre dans sa fabrication, le cuir de Gadames ou Ghadames qui est
une ville de Libye. On trouve souvent l’hypothèse latine gaude mihi « réjouis-moi » qui s’avère être une
étymologie populaire… C’est aussi de Ghadames que provenait le cuir des guêtres
appelées gamache. Le nom de la
Ghadames libyenne semble provenir du nom de la tribu berbère Tidamensi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire