La pêche au thon
est une activité ancestrale en méditerranée et son vocabulaire provient
évidemment des langues de cette région. Le mot thon lui-même provient d’une
langue méditerranéenne non identifiée mais qui a transité par le grec θύννος /thunnos/ avant de parvenir au français thon. Sa capture se fait
traditionnellement à l’aide de filets qui conduisent les thons vers un enclos
dans lequel ils sont mis à mort.
Cette technique millénaire appelée madrague a
laissé son nom à plusieurs toponymes que l’on retrouve dans certaines villes ou
villages français (Madrague de Marseille, de Giens ou de Saint-Tropez). Ce mot
semble provenir de la racine arabe ضرب /ḍaraba/ « frapper,
battre » et de son extension مضرب /maḍrab/ qui signifie « batte,
raquette » faisant référence à leur mise à mort manuelle. Même si
l’existence du mot espagnol almadraba « madrague » semble
confirmer cette hypothèse, une autre a été proposée en faisant provenir le mot
de l’arabe زريبة /zarībat/ « enclos pour animaux ».
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Jean-Pierre Bacri |
Il
existe plusieurs variétés de thon et une des plus connues se nomme albacore. Le thon albacore tient son nom
de l'arabe البكورة /al-bakūrat/ qui désigne un jeune
chameau, faisant ainsi référence à sa taille imposante. Ce mot qui signifie
aussi « prématuré » ou « aîné » a aussi donné les noms suivants : Bakir, le patronyme juif d'Afrique du Nord Bacri, Boubakeur et sa variante africaine Boubacar. Issu de la même racine sémitique on trouve en hébreu le mot בכור /baḥor/ qui signifie « premier né, aîné ».
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