Jorge Semprun L'algarabie |
En français on utilise parfois des
mots empruntés ou mal compris pour définir un langage incompréhensible. C’est
par exemple le cas du mot charabia. Il a été emprunté par l'espagnol algarabía à l’arabe العربية /al-carabiya/ « l’arabe » avant de parvenir au français. En gros
le charabia c’est de l’arabe comme on dit « pour moi c’est du chinois »
ou « c’est de l’hébreu ».
C’est justement de l’hébreu que vient
le mot brouhaha qui est la
résultante phonétique approximative de ce que les non-juifs (goyim) ont
entendu de la prière suivante :
ברוך הבא בשם יהוה
/baruẖ habâ bešèm YHWH/
« celui
qui vient au nom du Seigneur » (Psaumes 118,26).
On retrouve cette origine dans l'italien barrus cabá « confusion,
désordre ».
En Europe et en France même on a
parfois eu du mal à se comprendre : les Bretons qui avaient du mal à
s’exprimer en français académique nous ont transmis malgré eux le mot baragouin. Bien que son origine soit
controversée, il semble bien que ce mot vienne du breton /bara/ « pain » et
/gwin/ « vin »,
deux mots qu’ils auraient fréquemment employés.
De l'ethnonyme Breton, le français a formé le mot bredouille « être dans l’embarras » mais aussi le verbe bredouiller, équivalent de l’occitan bretonnar.
De l'ethnonyme Breton, le français a formé le mot bredouille « être dans l’embarras » mais aussi le verbe bredouiller, équivalent de l’occitan bretonnar.
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