20 mars 2012

Brouhaha et charabia, c'est bredouiller du Breton


Jorge Semprun
L'algarabie
En français on utilise parfois des mots empruntés ou mal compris pour définir un langage incompréhensible. C’est par exemple le cas du mot charabiaIl a été emprunté par l'espagnol algarabía à l’arabe العربية /al-carabiya/ « l’arabe » avant de parvenir au français. En gros le charabia c’est de l’arabe comme on dit « pour moi c’est du chinois » ou « c’est de l’hébreu ». 
C’est justement de l’hébreu  que vient le mot brouhaha qui est la résultante phonétique approximative de ce que les non-juifs (goyim) ont entendu de la prière suivante :

ברוך הבא בשם יהוה 
/baruẖ habâ bešèm YHWH/

« celui qui vient au nom du Seigneur » (Psaumes 118,26). 
On retrouve cette origine dans l'italien barrus cabá « confusion, désordre ».

En Europe et en France même on a parfois eu du mal à se comprendre : les Bretons qui avaient du mal à s’exprimer en français académique nous ont transmis malgré eux le mot baragouin. Bien que son origine soit controversée, il semble bien que ce mot vienne du breton /bara/ « pain » et /gwin/ « vin », deux mots qu’ils auraient fréquemment employés. 
De l'ethnonyme Breton, le français a formé le mot bredouille « être dans l’embarras » mais aussi le verbe bredouiller, équivalent de l’occitan bretonnar

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