Le mot baroud a été emprunté par l’armée
française coloniale en poste dans le Maghreb à l’arabe بارود /bārūd/ « poudre à canon ». Les militaires vont lui donner le sens de « combat » et vont s'y rapporter les dérivés barouder et baroudeur. Aujourd’hui ces deux mots
font plutôt partie du champ sémantique relatif au voyage et le mot baroud n’est
plus employé que dans l’expression « baroud d’honneur ».
Le mot arabe
a aussi été emprunté par d’autres langues qui sont restées fidèles au sens de
« poudre à canon ». C’est par exemple le cas du turc barut, du persan
باروت /barut/, de l’hindi
बारूद /bārūda/ ou du swahili barudi.
On trouve encore le baroud utilisé comme patronyme sous la forme Baroudi ou Baroud chez des Arabes chrétiens ou musulmans.
Cependant, certains voient une origine berbère (chleuh) à l'arabe baroud, voir araméenne (hébreu ברד /barut/ "grêle") ou plus probablement grecque (πυριδης /pyrides/)
Cheb Khaled, Shab el barud
Dans le Maghreb, un spectacle équestre se terminant par des tirs de fusils à la poudre à canon est connu sous le nom de لعب البارود /la'b al-bārūd/ "fête de la poudre". C'est Eugène Delacroix qui par erreur donna à cette manifestation le nom de fantasia. Ce mot d'origine grecque avait été emprunté par l'arabe maghrébin qui lui avait donné le sens de "panache". Le mot est resté et au Maroc on fête tous les ans pendant les moussems la fantasia
Eugène Delacroix - Fantasia et youyous |
En arabe festival se dit مهرجان /mahrajān/, un mot qui n'a rien à voir avec le hindi maharaja mais qui provient du persan مهرگان /mehrgân/. Mehrgân est une fête qui remonte à l'époque pré-islamique célébrée en l'honneur du dieu Mehr (Mithra) dont on retrouve la trace dans l'actuel mois iranien de Mehr à cheval sur septembre et octobre.
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