27 mai 2013

Bougre de gouine bulgare de Ghadames


L’effervescence française lors des débats concernant le mariage pour (presque) tous nous permet de rebondir sur quelques mots d’origine orientale. Parmi eux on trouve le mot gouine

Il y a quelques siècles, la gouine était une femme de mauvaise vie, une prostituée dont le nom trouve son origine dans le féminin du normand gouain « salaud » qui lui serait plutôt l’habitué du bordel. Même si on trouve plusieurs hypothèses (l’anglais queen ou l’arabe goule) quand à l’origine de ces deux mots, le dictionnaire de l’académie a retenu l’étymon goyim, pluriel  de l’hébreu goy. Le mot גוי/goy/ qui signifie « nation » dans le sens de « pays, Etat » est utilisé non seulement en référence au peuple juif (גוי גדול /goy gadol/ « le grand peuple »,גוי קדוש /goy qadoš/ « le peuple sacré ») mais surtout pour désigner le non-juif, le goy. Ce n’est que lors des deux derniers siècles que le mot gouine en est venu à qualifier l’homosexuelle femme. Certains voient aussi dans le mot goy l’étymon du français goujat



On a aussi longtemps utilisé le mot bougresse pour désigner de façon péjorative les lesbiennes. Comme son masculin bougre et ses dérivés bigre, bigrement, bougrement, rabougri il tient son origine de l’ethnonyme « Bulgare ». Depuis 1172 au moins les Bulgares sont associés aux hérétiques, aux personnes aux mœurs mauvaises, sodomites et homosexuels notamment parce qu’adeptes d’une communauté chrétienne hétérodoxe : les Bogomiles.

Au monde homosexuel le français a longtemps associé l’utilisation du godemichet. Ce mot provient lui du nom du cuir qui entre dans sa fabrication, le cuir de Gadames ou Ghadames qui est une ville de Libye. On trouve souvent l’hypothèse latine gaude mihi « réjouis-moi » qui s’avère être une étymologie populaire… C’est aussi de Ghadames que provenait le cuir des guêtres appelées gamache. Le nom de la Ghadames libyenne semble provenir du nom de la tribu berbère Tidamensi.

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