Tout le monde connaît le mot laque mais son genre et son sens restent parfois ambigus. La laque est un produit oriental connu depuis longtemps en Occident sous sa forme finie mais les secrets de sa production et sa récolte ne nous sont parvenus il n’y a que quelques siècles. Le mot laque désigne encore aujourd’hui des produits différents : il est féminin quand il désigne le produit durcisseur qu’on applique sur un objet (et par extension le produit : un fixateur pour cheveux) mais il est masculin quand on parle de l’objet laqué lui-même, souvent un meuble (un laque chinois).
Ce vernis peut être un produit végétal ou un produit animal. Dans le premier cas, la laque végétale est le résultat de la transformation de la sève de plusieurs sortes d’arbres dont le plus connu est une variété de sumac (de l’arabe سمّاق /summāq/ qui désigne ce genre végétal toxique).
La laque animale est produite par les sécrétions que l’insecte cochenille-laque (Laccifer lacca) laisse sur l’écorce de certains arbres de l’Inde. La teinte rougeâtre de cette substance dépend de la couleur de la sève que l’insecte aura auparavant consommé. Comme le produit lui-même, son nom provient d’Inde et plus précisément du sanskrit लक्ष /lakša/. Ce mot – qui nous est parvenu à travers l’arabe لكّ /lakk/ et le persan ﻻﻙ /lâk/ – provient de la racine लक्ष् /lakš/ qui signifie « montrer, indiquer ». Par extension, le mot लक्ष /lakša/ signifie aussi bien un « signe », une « marque » que le chiffre « cent mille ». C’est parce que cet insecte grégaire a l’habitude de s’agglutiner en grand nombre sur le tronc des arbres que le nom लक्ष /lakša/ lui a été donné.

Pour le carmin,cramoisi et vermillon, voir
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