Le
mot yaourt a été emprunté il y quelques siècle au bulgare yugúrt qui l’avait
lui-même emprunté au turc yoğurt écouter. Le français yogourt attesté sous cette
forme en 1432 deviendra yaourth en 1853 suivant en cela la prononciation
du turc moderne dans lequel la lettre ğ /g/
ne se prononce quasiment plus entre deux voyelles. C’est pour la même raison phonétique
que le nom du premier ministre turc Erdoğan se prononce /ardoan/ écouter,
du turc doğan /doan/ « faucon ». Le turc
yoğurt /yo-urt/ « yaourt »
dérive de l’adjectif yoğun « dense, compact » voisin du mot yoğurmak /yo-urmak/
« pétrir, malaxer » que l’on retrouve aussi dans le turkmène
ÿuwgurmak « pétrir ».
Même si chez nous le yaourt est la forme la plus
consommée de lait fermenté, d’autres pays en produisent des variétés plus ou
moins différentes. C’est par exemple le cas du leben arabe, de l’aïrag mongol,
du kefir caucasien ou du lassi indo-pakistanais. C’est aussi dans cette dernière
région qu’est produite la raita, un plat froid à base de yaourt salé et épicé
dont l’un des principaux ingrédients est la moutarde. Son nom provient
d’ailleurs du hindi राई /raï/ « moutarde ».
La raita possède un équivalent grec connu sous le nom
de tzatziki, un mot grec τζατζίκι /tzatzíki/ emprunté au turc cacık /čačik/ écouter qui
désigne un plat similaire mais plus liquide.