On trouve en arabe deux racines pour traduire le
verbe « fendre ».
La
première فلح /falaḥa/ se rapporte plus spécifiquement à
l’agriculture, à l’action de fendre
la terre. C’est de là que provient l’arabe فلّاح /fallāḥ/
emprunté par le français fellah pour
désigner un paysan d’Égypte ou d’Afrique du Nord. On en retrouve la trace dans
la topomynmie (Fallahabad en Iran, Khirbet Abu Fallah en
Palestine) ou dans l'onomastique (l'activiste social iranien Hossein Falah
Noshirvani). Dans un sens second, ce même mot mais sans le redoublement du /l/
فلاح /falāḥ/ écouter signifie « bonheur, salut, succès » sans qu’on sache si cette
félicité est liée à l’état de paysan ou une image de la bouche qui sourit (qui
est fendue, comme en français "on se fend la poire")… Toujours est-il que
c’est ce mot que l’on retrouve dans l’appel à la prière du muezzin :
حي على الفلاح/ḥayyā
‘alā-l-falāḥ/ « venez au salut (félicité) »
La racine arabe
فلح /falaḥa/
provient elle-même du radical proto-sémitique
/*plaḥ/
« cultiver
» qui a aussi donné l'hébreu פּלח
/falaḥa/ « couper (en tranches)
» origine du nom biblique Pilcha.
Lazhar Chraïti |
La deuxième
فلق /falaqa/
« fendre
en deux » peut elle aussi se rapporter à la lèvre (فلّق /fallaqa/
« gercer »)
et dans un sens imagé au bandit, au coupeur de route, le فلّاق /fallaq/
فلّاقة
/fallaqat/,
le fellaga ou fellagha. C’est ce terme qui sera employé par l’armée coloniale
pour désigner les combattants indépendantistes du Maghreb. C’est aussi à cette
racine que se rattache le nom de l’humoriste algérien فلاڤ Mohammed Fellag ou
du président algérien بوتفليقة Abdelaziz Bouteflika mais le sens de leur nom n'est pas clair.
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