Depuis au moins l’antiquité les hommes ont conservé
des liquides dans des pots en terre. Ce que les Grecs et les Romains
connaissaient sous le mot amphore, les arabes le connaissaient sous le mot جرة /jarat/ que le français a emprunté à travers le mot jarre.
La jarre permet de garder les liquides au frais pendant la saison chaude,
la terre poreuse permettant une exfiltration suffisante pour provoquer un
rafraîchissement du contenu (principe de la brique à vin). C’est un procédé
encore largement utilisé mais le monde arabe emploie plutôt le mot غرّافة /ġarrāfat/ pour désigner la jarre.
C’est un mot qui est très certainement
à l’origine de notre mot carafe bien qu’on ait aussi proposé comme
étymon le mot persan /qarabah/ qui désigne un gros flacon. En Afrique de l’Ouest francophone on utilise
le mot canari pour désigner le grand vase en terre poreuse qui permet de
conserver l’eau au frais et on y puise avec une louche faite d’une calebasse.
Encore une fois on a deux
propositions pour expliquer l’origine de ce mot. En dehors de la possible origine
pré-romane tirée du radical /*kal/ « abri » on a
l’hypothèse arabe. Le mot قرع /qara’/ qui signifie
« gourde » pourrait en être l’origine mais serait lui-même un emprunt
au persan /ẖarabaz/, une variété de grosse
courge dont le nom est voisin du mot خربزه /ẖarbozeh/ « melon ».
De nombreuses langues ont d’ailleurs emprunté dernier pour désigner la pastèque. Ainsi, le grec καρπούζι /karpouzi/, le
turc karpuz, le hindi trbUj /tarabūj/ ou le russe арбуз /arbuz/.
Le français a lui suivi la trace du mot
arabe بطيخ /biṭīẖ/ « melon
d’eau » que les botanistes latinisant ont un temps appelé batheca.
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